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De la megalopole au farniente

 

Tuk-tuk?

 

Une arrivée un peu brouillon au pays du sourire. Nous débarquons dans une grande ville à la tombée de la nuit. Un peu avant la sortie, nous sommes accostés par une nana qui nous propose d'emblée un taxi. Notre méfiance endormie par le stand affichant un grand «  office de tourisme  », nous acceptons un taxi au prix de 800 baths (soit environ 21€). Nous partons mais le chauffeur fini par nous dire qu'il ne connaît pas l'endroit où se trouve notre hôtel (il va même jusqu'à nous dire qu'il ne connaît pas la ville) et nous réclame le numéro de téléphone. Ah bon  ? Maintenant il faut un numéro de téléphone pour s'orienter dans une ville  ? Nous tournons, virons dans tous les sens pendant un bon moment, nous arrêtant de temps à autre pour demander notre chemin au passants, on aura vraiment tout vu  !! Un chauffeur de taxi qui ne connaît pas sa ville, qui n'a pas de GPS et qui préfère un numéro de téléphone plutôt qu'une adresse pour se repérer... Efficacité non garantie...

 

Au bout d'une bonne heure, nous en avons tous marre et nous repartons en direction de l'aéroport. Là, Silvia, quelque peu irritée par les dames de «  l'office de tourisme  » qui prétendent que notre hôtel n'existent pas, pousse une petite gueulante et ces dernières finissent par nous rembourser 500 baths sur les 800 payés au départ. Après quoi nous partons à la recherche d'un autre moyen de transport. Nous tombons ainsi sur le comptoir des «  taxi-meter  », où la course est prépayée à... 300 baths... Soit exactement la somme que nos arnaqueuses ont gardé... Comme par hasard. Nous arrivons sans aucun problème à notre hôtel. La chambre est à peine assez grande pour le lit et il fait très chaud mais nous sommes trop fatigués pour faire la fine bouche. Au dodo  !!

 

Première journée en Thaïlande, on commence avec un petit déjeuner à 1€ et on part se balader. Il est 10h du matin mais il fait déjà très chaud. En se promenant, on se rends compte qu'on loge dans le quartier chinois, immense et immanquable à Bangkok. La ville semble très grande et nous croisons un grand nombre de touristes le nez oscillant entre leur carte et le sommet des immeubles (étrange tic que nous avons tous d'ailleurs) comme si c'était sur les toits qu'ils trouveraient les infos qu'ils cherchent. Bref nous visitons un peu la ville, parfois à pied parfois en tuk-tuk, ces transports typiquement asiatiques mondialement connus. Contrairement à l'image que j'en avais (fumante, pleine de gens, embouteillée à mort, corrompue etc), Bangkok est une ville rayonnante, où il y a de la place pour tout le monde, parsemée de temples tous plus beaux les uns que les autres et où il fait bon vivre, malgré la saturation de l'air ambiant, pollué outre mesure. Les petits restaurant de rue sont omniprésents et offrent mille et une saveurs et odeurs. Il y en a pour tous les goûts  ! Épices, doux, sucrés, salés, en sauce, frits, au wok, en soupe... Bref, le bonheur  !! Un repas n'excédant que rarement 1€  ! On m'avait également dit que la Thaïlande était un pays à glaces et sur le coup je n'y avait pas franchement cru... Et bien j'ai eu tord  !! Ces délices glacés dont je raffole sont partout et, là encore, ne coûtent pas plus d'un euro (ce qui m'a valu une bonne addiction pendant un mois).

 

La principale activité à Bangkok, c'est la visite des temples bouddhiste (principale religion du pays), qui sont trop nombreux pour tous être vus en quelques jours. Aussi, nous aurons l'occasion d'en voir de merveilleux, d'autant plus que cette architecture et ce style sont nouveaux pour nous qui venons d'arriver dans ce pays. Il se dégage une certaine majesté de ces lieux emplis de silence et de trésors. Les moines en tunique orange se baladant partout dans la ville vous rappellent à chaque instant qu'ici, vous êtes dans un des principaux pays du bouddhisme. Parmi les plus beaux endroits de Bangkok, citons les statues géantes de bouddha, une couchée et l'autre debout (il faut payer pour voir la statue couchée, aussi ne l'avons-nous pas vue de nos propres yeux, estimant que le prix n'était pas justifié), le temple en face du giant swing (désolé j'ai oublié le nom), la Kao san road (qui se transforme une fois la nuit tombée) et surtout, le grand palais, où réside le roi. Jamais de ma vie je n'avais vu d'endroit aussi richement décoré, au milles couleurs, au milles pierres précieuses  ! La salle du Bouddha d'émeraude ressemble à la caverne d'Ali Baba tellement l'or y est présent. A voir absolument  !! D'une manière générale, tout ce qui est payant n'est pas extraordinaire (à l'exception du grand palais) et le prix n'est pas justifié. De toute façon, les temples ne sont surtout là que pour vous permettre d'élaborer un itinéraire pour la journée, car le véritable trésor de la Thaïlande, c'est la vie de rue  ! Vivre au rythme des thaïlandais, manger ce qu'ils mangent, boire ce qu'ils boivent (et croyez-moi, y'a des trucs bizarre), bref, changer de mode de vie le temps du voyage  !

 

Nous passons 4 jours très agréables à Bangkok et partons pleinement satisfaits de notre séjour en direction du sud du pays où nous passerons 5 jours sur les plages à nous dorer la croûte pendant que certains français se les gèlerons (moi, sadique  ? Meuhhh non!).

 

Une fois installés sur l'île de Phuket, centre touristique de toutes les excursions dans l'archipel du sud de la Thaïlande, nous louerons un scooter (2,5€ la journée... …..... si, si, c'est important de mettre le prix ;) ) pour nous balader autour de l'île où nous passerons finalement nos 5 jours (nous souhaitions initialement nous balader d'île en île mais le prix du bateau et le temps perdu en trajet nous ont fait changer d'avis. En effet, nous commençons à fatiguer après 5 mois de voyage (6 pour Silvia) et souhaitons profiter de ces cinq jours pour nous reposer et justement ne pas suivre de programme particulier pour ne pas courir dans tous les sens. Malgré le côté ultra-touristique des installations disséminées tout autour de l'île, nous apprécions le fait de flâner selon notre envie du moment, sans avoir à nous dire «  on a prévu d'aller là  ». L'eau à plus de 30°C c'est également très attractif... Tellement d'ailleurs que nous trouverons ces 5 jours trop courts... Mais bon, nous avons un avion à prendre direction Chiang Mai, au nord du pays, où nous allons faire un trek de 3 jours dans la jungle... Excitant  !!! Let's go  ! On the road again  !

 

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Dans la jungleuuuuu, terrible jungleuuuu, le lion est mort ce souaaaaaaaar !!!

 

Oh ouiiiiiiiiiiiiiIIIIIiiiiiiIIIIIIiiiiiiii, Owimboééééééé!!!

 

 

Notre hôtel à Chiang Mai est situé en plein centre-ville, dans la rue du marché. Le soir nous allons au marché de nuit, très réputé ici. Et quel marché !! s'étalant sur plusieurs rues et artères, il est immense et on y trouve de tout. Savon sculptés, T-shirts, décorations thaïlandaise, nourriture, massages... Et également des glaces fabriquées sous nos yeux sur des plaques glaçantes !!! A partir d'ingrédients au choix (et frais) et d'une crème liquide (yaourt, vanille, chocolat...), notre glacier en chef mélange le tout sur la plaque à l'aide de deux spatules piquées chez le menuisier du coin. Et ça va vite !! A peine la crème posée sur la plaque, celle-ci commence déjà à durcir. Dans une danse de la spatule dont lui seul à le secret, notre chef glacier fabrique notre glace pendant que nous salivons de la déguster ! Et quelle glace ! Très honnêtement, en grand amateur de glace que je suis, c'est l'une des meilleures glaces qu'il m'ait été donné de goûter de toute ma vie !! Elle rivalise avec les gélatis de Venise !! Sur un petit nuage, je me jure de revenir ici avant de partir de Chiang Mai et je me dis que je vais étudier la faisabilité de ces glaces une fois rentré en France !!

 

On vient nous chercher à notre hôtel le lendemain matin pour nous emmener sur un petit marché tout moche et tout riquiqui puis dans une ferme au papillons comptant environ une petite dizaines de ces insectes volants... Bref, déception en ce début de matinée. Une voiture nous laisse, nous et notre groupe d'aventuriers dans un petit village de montagne d'où nous partirons pour notre première randonnée du trek. Avec notre guide, un jeune thaïlandais toujours de bonne humeur, nous débutons notre ascension de la montagne.

 

A partir de là, c'est un remake de l'ancienne émission télévisée « jeu-sans-frontières » qui débute ! Les concurrents sont répartis en équipes de 2 par nationalité. Sur la ligne de départ, nous avons donc 2 danois (un père et son fils) qui semblent être là pour remporter on ne sait quel trophée, 2 Sud-africains plus blanc que moi et dont l'accent so british rendrait Shakespeare jaloux, 1 américain qui, lui, est tout seul parce que les amerloques, c'est bien connu, ce sont les-plus-grands-les-plus-beaux-les-plus-forts et que donc il n'a besoin de personne, 2 russes (une mère et sa fille) qui ont visiblement confondu trek dans les montagnes et thalassothérapie vu le cinéma qu'elles feront tout au long de la balade, et nous, 2 frenchies portant fièrement et haut nos couleurs bleu blanc rouge (bon pas trop haut tout de même parce qu'il faut avouer que pour une raison inconnue, on était pas trop dans nos baskets ce jour-là...).

 

Bref, c'est le top départ ! Toutes les équipes s'élancent et l'on peut déjà voir des différences de vitesse sur les 100 mètres de plat qui précèdent la montée : les danois sont partis en sprint, suivis de près par l'américain qui n'a pas l'intention de se laisser faire (surtout que maintenant qu'il a choisi d'être seul, il à intérêt à assurer). Quelques mètres derrière viennent les sud-africains, eux aussi talonnés par deux zombies français qui semblent se demander ou est passée leur couverture. Et enfin, les deux russes ferment la marche. La mère (déjà surnommée « mummy » par le guide) semble peiner à aligner les pas et l'on peut constater un conflit d'intérêt entre ses chevilles, l'une et l'autre ne semblant pas disposées à suivre le même chemin.

 

Et bien Michel, la partie semble bien engagée !!

 

Les candidats ont gravis quelques centaines de mètres lorsque le guide/arbitre thaïlandais demande l'interruption momentanée de la course. Apparemment, les russes ont un petit souci de mobilité. Il faut dire que mummy n'est pas très bien équipée puisqu'elle est chaussée de... Chaussons de danse !!

Probablement un problème de sponsor Michel... La course est donc interrompue, le temps que l'équipe russe puisse revenir dans la compétition, ce qui vaut une petite réclamation de l'équipe danoise, mécontente de se voir ainsi sucrer son avance. On les comprends, avec ce qu'il y a en jeu, c'est chacun pour soi ! Les équipes repartent, toujours menées par les danois qui sont repartis tels deux fusées ! Mais on observe un fait intéressant ! Il semblerait que l'équipe française ait décidée de donner un coup de main aux russes qui peinent décidément à progresser en leur fabriquant des bâtons de marche en bambou. Mais nos deux drôles de dames ont leur fierté et elles refusent toute aide proposée par les français !

 

Après 3 heures de grimpette et de descente le long des flancs de la montagne (et 3 arrêts de course pour attendre les russes), nous arrivons dans un village riquiqui de trois maisons et deux huttes en bambou (c'est plus vraiment un village en fait) où vit une famille d'éleveurs d'éléphants, animal sacré en Thaïlande. Après que chacun ait posé ses affaires et choisi une hutte (sauf les russes qui, toujours en mode « trek 5 étoiles », rechignaient à dormir dans une hutte en bambou, surtout mixte!!), nous allons à la rencontre des pachydermes que nous enfourchons aussitôt !!

 

Bien que l'on m'ait prévenu de mettre un pantalon pour monter un éléphant, je ne m'en suis souvenu qu'une fois dessus ! Et pour cause, ces animaux ont des poils qui piquent comme des aiguilles ! La balade dura une heure, tout autour de la propriété et le long de la rivière. Bien que Silvia n'ait pas ressenti le côté piquant des poils de sa monture (faut croire que son éléphant était glabre), mes cuisses, en revanche, ont dit « ouf » lorsque je suis descendu du cou de ce moyen de transport quelques peu inhabituel. Cependant, l'expérience fut originale et très appréciable, on ne se promène pas tous les jours à dos d'éléphant en France !!

 

Après un sommaire repas au milieu des poules et des chiots (qui passent leur temps à se battre), nous descendons à la rivière à la tombée de la nuit pour nous essayer à la pêche traditionnelle (au filet). L'exercice n'a pas l'air simple puisqu'il faut plier le filet d'une certaine façon sur le bras avant de le lancer. Malgré la bonne volonté de chacun, nous ne ramènerons qu'un pauvre petit poisson, même pas assez gros pour être mangé.

 

Le soleil se lève et il faut donner le bain aux éléphants ! Silvia se voit confier un seau et une brosse ainsi que la dure mission de nettoyer Wassana, l'éléphante sur laquelle je me suis baladé hier et qui à un caractère de mule plus que d'éléphant ! A peine arrivés dans l'eau, les éléphants se laissent tomber dans la rivière quittent à désarçonner leurs cavaliers qui se retrouvent également sous l'eau ! Silvia passera donc le prochain quart d'heure à frotter madame la reine qui s'amuse pendant ce temps à déclencher des tsunamis en se retournant et en plongeant dans l'eau ! C'est joueur en fait un éléphant...;)

 

Bien, c'est l'heure de repartir ! Après quelques minutes de voiture et de marche, nous arrivons à l'attraction favorite de notre guide : le toboggan ! Il s'agit d'une toute petite chute d'eau qui, avec le temps, à fini par creuser le rocher sur lequel elle coulait, le transformant ainsi en une sorte de toboggan naturel, tout juste assez large pour un corps humain (et encore, pas trop gros...). Ni une, ni deux, après que notre jeune thaïlandais nous ait donné le mode d'emploi, on y passe tous à plusieurs reprises. A ma grande surprise, même « mummy » y vas !! Et deux fois de surcroît !!! Là, elle gagne un point dans mon estime... Donc elle a 1 point. Nous y resterons quelques heures le temps de manger.

 

A partir de là, les groupes se séparent, les danois, les russes et l'américain ayant signés pour un trek de deux jours seulement, ils continueront par un chemin différent. Nous nous retrouvons donc, les deux sud-africains et nous, rattachés à un autre groupe composé de trois jeunes filles et de leur guide, un jeune thaïlandais un peu dingo sur les bords mais très sympa. Nous partons donc pour une nouvelle randonnée, plus pentue et un peu plus longue que la précédente. Dans la jungle, le parcours n'est pas toujours nickel et il faut parfois enjamber un tronc d'arbre, sauter un ruisseau ou même marcher sur des bambous qui font office de passerelle. Rien d'insurmontable évidemment mais si l'on se précipite on risque une belle gamelle ! C'est ce qui arriva à Silvia qui glissa et tomba sur un rocher, se froissant ainsi l'épaule. Bon allez, on est dans la jungle, c'est l'occasion de faire marcher son imagination. Une feuille de bananier, une liane et hop ! Une belle atèle aussi solide qu'à l'hosto (ou presque).

 

Le soir nous nous arrêtons dans un village où nous passerons la nuit dans une grande hutte collective (en bambou, of course!). Nous préparerons notre repas avec des fougères cueillies dans l'après-midi, pendant la randonnée. Je n'aurais jamais eu l'idée de manger des fougères, et bien je vous assure que c'est délicieux !

 

Dernier jour de trek ! Nous redescendons la montagne avec notre guide Suki, surnommé « p'tit kiki » par Marjorie, une française de notre groupe avec qui nous avions sympatisé (ne me demandez pas pourquoi elle l'a appelé comme ça, je n'en sais rien... Et je ne veut pas savoir!). Ce dernier est toujours en train de trifouiller quelque chose dans la jungle lors d'une rando (un coup il se fait un chewing-gum avec un bout d'écorce, un coup il renifle on ne sait quoi, un coup il examine la boue...) et s'est mis en tête de nous montrer quelques trucs « made in jungle ». Il nous montre comment faire du feu avec deux morceaux de bambous, comment faire une tasse (encore avec du bambou) ou même un arc et une flèche avec une simple feuille (celui-là je l'ai beaucoup aimé :) ).

 

Nous arrivons au pied d'une cascade et après un bon rafraîchissement, nous continuons jusqu'au départ de la balade en rafting. A l'approche du Songkran (nouvel an Thaïlandais et fête de l'eau), beaucoup de gens passent du bon temps au bord de l'eau, voire carrément dans l'eau. Nous nous ferons ainsi « aborder » par quelques gamins au sourire inoubliable qui nous réquisitionneront gentiment une ou deux rames pour quelques minutes. Quelques mètres en radeau de bambou (prononcez rambo de babou quand vous vous adressez à Silvia, elle comprend mieux ;) ) avant la fin de notre trek (je préfère passer sur l'horrible attraction touristique qu'est le village, pardon le resort, des longs-cous dans lequel nous ne resterons que 5 minutes avant de déguerpir, dégoûtés qu'une telle « vitrine d'humains » puisse exister).

 

Après 3 jours forts en émotions et en nouveautés, nous prenons une journée de repos à Chiang Mai, le temps de prendre contact avec un certain Gus Sydney, fondateur d'une association humanitaire aidant les enfants des tribus vivant dans les collines basée pas très loin d'ici. Il nous reste quelques jours à occuper avant d'amorcer notre descente sur Bangkok. Le temps de retourner prendre une glace au marché de nuit et nous partons pour donner un coup de main à Gus pendant quelques jours.

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Trois jours pour les hilltribes children

 

Challenge N°1 !!!

 

 

Un quiproquo avec Gus nous aura fait prendre la mauvaise direction jusqu'à la frontière Birmane et perdre 2 jours en trajets. Nous arrivons tout de même à Wiang Pa Pao, une petite ville pas si loin de Chiang Mai, avec un « crédit » de trois jours pour aider Gus Sydney, un jeune thaïlandais, dans son association humanitaire en faveur des enfants des « hilltribes » (« tribus des collines » en anglais).

 

Les hilltribes sont des tribus isolées des villes (et également des aides gouvernementales) et vivent difficilement avec très peu de choses. Nous sommes accueillis par Gus qui nous fait de suite très bonne impression avec sa bonne bouille qui respire la joie et la bonne humeur. Nous logeons dans une petite maison (avec un étage) qu'il est en train de retaper pour en faire une école. Nous partageons les lieux avec Eric et Louisa, un couple d'allemands également ici pour aider à la « transformation » de la maison en école et avec une doctoresse chinoise au nom mystérieux, que tout le monde appelle Nature. Elle s'occupe du jardin. Nous sommes installés sur de fins matelas à même le sol avec nos sacs de couchage pour dormir.

 

La joie et la bonne humeur sont réellement les maîtres mots ici. Le travail (consistant à cimenter les murs pour une meilleure isolation) se déroule de façon vraiment décontractée et tout le monde prend plaisir à mettre la main à la pâte. Nous sommes très libres et Gus nous met même des motos à dispositions pour que nous puissions aller faire nos courses. Je n'ai jamais fait de moto... C'est l'occasion d'apprendre !!!

 

Durant ces trois jours, Gus nous emmènera visiter différents endroits (marchés, sources d'eau chaude, temple, restaurants...), nous fera découvrir de nouveaux plats de la gastronomie thaïlandaise (dont nous raffolons), nous fera rencontrer un moine (plusieurs révérences sont de rigueur) et nous conduira également dans les collines à la rencontre des tribus pour lesquelles il donne de sa personne. Et alors là, c'est toute une aventure !!

 

Nous partons à deux motos, Silvia et moi étant sur la même, lui, sur une autre. Bien que le premier village soit assez facile d'accès, Gus s'amusera à joncher notre parcours entre chaque village de challenge qu'il comptera et énumérera :

 

Challenge N°1 : arriver jusqu'au premier village. Niveau:facile. Enjeu : aucun

 

Challenge N°2 : passer avec la moto sur un tronc d'arbre pour traverser la rivière. Niveau : Super-difficile. Enjeu : si tu tombe, tu vas à l'hosto !!

 

Challenge N°3 : Passer avec la moto sur un vieux pont en bois branlant. Niveau : Difficile. Enjeu : le même que pour le challenge N°2 !

 

Challenge N°4 : monter une colline en moto sur une route complètement défoncée. Niveau : Pas super facile. Enjeu : si tu tombe, tu te fais mal et en plus tu redescend sur le cul tout en bas de la colline.

 

Challenge N°5 : mastiquer le chewing-gum local (un bout d'écorce ou de feuille). Niveau : Souffrance. Enjeu : faire comme si de rien n'était pour ne pas vexer les gens qui t'ont gentiment offert un bout de bois à mâchouiller...

 

Challenge N°6 : Manger des couilles de vache ! Niveau : ??? Enjeu : aucun, c'était pour rire !!!

 

Challenge N°7 : Monter jusqu'en haut du dernier village sur une route défoncée et couverte de feuilles mortes. Niveau : Difficile. Enjeu : Ne pas faire tomber Silvia qui endure tout ça depuis l'arrière du siège... Bon elle a préféré descendre...

 

Challenge N°8 : Rentrer en ville. Niveau : c'est bon on a l'habitude. Enjeu : se remettre de toute ces émotions avec une bonne glace !!

 

Trois jours furent vraiment cours en compagnie de Gus et des autres. Nous avons vraiment passé de très bons moments avec eux et aurions bien voulu rester plus. Mais nous devons maintenant retourner sur Bangkok d'où notre avion part dans quelques jours et nous avons encore quelques villes à visiter.

 

On the road again !!!

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Retour sur Bangkok, Happy Songkran!!

 

Welcome to Thaïland!!

 

 

Dernière ligne droite vers Bangkok ! 4 jours pour atteindre la capitale. Au programme : Lampang, Sukhothai, Lop Buri et Ayutthaya.

 

Nous partons de Chiang Mai en bus, et après quelques heures, nous arrivons à Lampang. Malgré quelques temples birmans et même un temple hindou, la ville ne présente pas un grand intérêt bien que nous aimions beaucoup l’atmosphère des marchés, les sourires des gens etc... Nous repartons le lendemain matin et nous arrivons en début de soirée à Sukhothai où nous sommes pris d'assaut par un jeune homme qui cherche à nous emmener à son hôtel. Habitués à ce genre de discours, nous l'écoutons néanmoins et finissons par nous laisser tenter (de toute façon nous devions prendre un transport pour aller en centre-ville et il nous fait un rabais sur le tuk-tuk). Une fois arrivés sur place nous découvrons avec plaisir que les chambres sont très propres, spacieuses, confortables et très bon marché ! Nous décidons donc d'y rester les 2 nuits de notre séjour ici.

 

Le lendemain nous louons un scooter et partons en direction de la vieille ville, à une quinzaine de kilomètres de là, où nous avons le plaisir de découvrir de magnifiques ruines. Enfin quelque chose qui change des temples thaïlandais, tous très beaux, mais tous pareil !! Les vestiges de ce qui fut un somptueux palais sont maintenant disséminés dans un parc très calme et très reposant où nous prenons plaisir à nous promener. Nous allons également voir la grande statue de Buddha de Sukhothai, très célèbre. Non seulement cette statue est imposante, mais le fait qu'elle soit isolée entre quatre murs fait qu'il se dégage du lieu une atmosphère très particulière. Nous ressentons une sérénité et un respect vis à vis de ce lieu que nous n'éprouvons généralement que devant de réelles splendeurs de la nature comme cela nous est arrivé devant l'Ayers Rock en Australie. Nous prenons notre temps dans ce lieu où nous nous sentons étrangement bien. C'est comme si la fatigue du voyage s'estompait d'un seul coup.

 

En rentrant nous aurons la désagréable surprise de retrouver notre scooter avec un pneu à plat. Décidément, on est maudit avec les véhicules, quels qu'ils soient... Mais bon, c'est pas grave, un petit tour chez le garagiste à 50 centimes et c'est reparti !!

 

Direction Lop Buri maintenant ! La ville au singes ! Après avoir trouvé un hôtel (une dame adorable a carrément quitté son travail pour nous y amener en scooter !), nous partons nous balader. Là encore la ville n'est pas franchement intéressante et est en très mauvais état ! Mais nous ne tardonns pas à comprendre pourquoi... Les singes, omniprésents, se baladent librement dans toute la ville, déchiquetant et emmêlant les câbles électriques, ruinant les rues, laissant des déchets partout. On ne peut pas dire qu'ils contribuent à l'entretient de la commune... Mais nous sommes tout de même content de voir des singes de près, la seule fois où l'on en avait vu c'était sur Bali, en passant en taxi, il y en avait quelques uns le long de la route. Leurs mimiques sont déroutantes et rigolotes à la fois car elles sont très proches de celles des humains et l'on a l'impression de comprendre ce qu'ils pensent... Mais je crois qu'on doit être assez loin...

 

Dans la soirée, nous aurons l'occasion d'assister à des matchs de football thaïlandais. C'est un mélange de foot et de volley. Deux équipes de trois s'affrontent de chaque côté d'un filet et doivent se renvoyer une petite balle en bambou de la taille d'un ballon de hand. Seuls les pieds sont autorisés dans ce sport et pour marquer, les athlètes usent de superbes retournées acrobatique pour smasher dans le camp adverse. Après les haltérophiles en Indonésie, ce sont maintenant (et ça me procure une joie immense de dire ça) les footballeurs sur-payés et archi prétentieux qui peuvent aller se rhabiller, eux qui mettent plus de ballon sur orbite que dans les caisses !!

 

Il se trouve qu'à côté du terrain de foot thaï, il y a un terrain de basket, vide et éclairé... Il se trouve également que de l'autre côté de la rue, il y a une boutique qui affiche en devanture de beau ballons de basket tout neuf... Je crois au coïncidences et pas aux signes... Mais ça ne m'empêche pas d'en profiter pour autant !! Je vais donc acheter un ballon à 3€... Et une sensation que j'avais le sentiment d'avoir oubliée me fais frémir le bout des doigts... LET'S PLAY !!!!! Je suis pieds nus sur le macadam et je finirais la soirée trempé de sueur, ayant mal partout et de superbes ampoules au pieds... Mais vraiment heureux d'avoir retouché la balle orange :) .

 

Nous n'avions pas encore essayé le train en Thaïlande et il paraît qu'aller dans un pays d'Asie sans essayer son cheval de fer rend le voyage incomplet. Soit, en plus ça coûte rien du tout et je suis malade dans le bus !! Nous prenons donc le train jusqu'à Ayuthaya, dernière arrêt avant Bangkok et le départ pour l'Inde.

 

Nous sommes le 13 avril. Le 15, c'est le nouvel an thaïlandais et ici, les festivités commencent 2 jours avant, pour la fête de l'eau, le Songkran. Une amie de Silvia l'ayant déjà fêté ici, elle nous en a dit un peu plus sur cet événement : pendant trois jours, le pays est littéralement inondé. Les passants se livrent à une gigantesque bataille d'eau aux proportions démesurées !! Bon ben on va bien voir ce que ça donne.

 

Et en effet, en rentrant à l'hôtel après une sympathique (et très chaude) journée de visite de la ville, au détour d'une rue, nous avons l'impression de débarquer en plein préparatifs pour une gigantesque bataille !! les gens remplissent des bassins d'eau pour réapprovisionner les pistolets, fusils et autres « armes légères », on sort les tuyaux d’arrosage des maisons, des bataillons de bombardier grimpent à l'arrière des pick-ups, certains ont déjà commencé les hostilités et se balancent gaiement des seaux d'eau à la figure !! Craignant pour nos appareils photos, nous nous dépêchons de traverser ce lieu qui semble tout désigné pour l’Armageddon !!

 

Mais une fois nos biens en sécurité, nous nous hâtons de revenir pour prendre part au combat !! Armés de quelques bombes à eau qui paraissent finalement de futiles moyens de défense, nous nous retrouvons trempés en moins de 5 minutes, les thaïlandais étant trop content d'arroser des touristes. Nous progressons lentement à travers la foule lorsque des mains pleines de plâtre commencent à nous caresser les joues ! Et oui ! Ici c'est comme ça qu'on se souhaite la bonne année !! En une soirée, un millier de sourires et de « bienvenue en Thaïlande » ! S'ils savaient que nous partons demain... Nooooooooon je veux pas partir !!!

 

La soirée continue et la frénésie de la bataille s'accentue, à tel point que l'expression « pleuvoir des seaux » prend soudainement tout son sens ! Nous ne savons plus si cela vaut encore la peine de riposter avec nos petite écuelles en plastique récupérées dans le feu de l'action lorsqu'en face, nous sommes bombardés par une lance incendie !!! Bref, l'eau, le plâtre, la musique, la bonne humeur, la convivialité, le meilleur réveillon de toute ma vie !!! Et la meilleure façon de conclure un magnifique séjour au pays du sourire ! Merci la Thaïlande !!! On se reverra !

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Commentaires: 5
  • #1

    marie arnal (lundi, 13 mai 2013 22:54)

    j'avais plusieurs articles en retard; car nous communiquions souvent par mail, mais là je me suis régalée à lire vos aventures !
    merci!!
    marie

  • #2

    le father (mardi, 14 mai 2013 18:25)

    J'attendais avec impatience, la suite de vos aventures. Je vois que tu apprécies bien les jeux que l'on te propose. Je retrouve là ton coté joueur qui te caractérise bien. C'est toujours aussi agréable de lire vos aventures. J'espère que Silvia se remet bien de son épaule froissée. A bientot pour de nouveaux récits en Inde.

  • #3

    Gene AÏT-ALI (mercredi, 15 mai 2013 09:43)

    Fatigué d'écrire ? L'usure du voyage ? pas envie de parler de l'Inde ? Bon, j'ai pu prendre connaissance d'une partie de vos aventures indiennes sur le blog de Silvia. Sans doute au Japon désormais. Nouveau choc culturel en perspective ! Avant de retrouver l'Europe, son printemps pluvieux, sa récession économique, les supporters du PSG (+ quelques casseurs de banlieue )dévastant les Champs Elysées....Vous n'aurez rien perdu de fondamental pendant ces derniers mois ! J'attends tes récits sur l'Inde et le Japon. A bientôt et bises. Gene.

  • #4

    MUM (jeudi, 16 mai 2013 16:40)

    TU M'AS FAIT TROP RIRE AVEC TON "JEUX SANS FRONTIÈRES" ! MERCI GUY LUX (les"vieux" comprendront)
    Un détail fiston : les vaches n'ont pas de …ouilles (je ne te l'avais pas dit ?)
    Vous avez fait un fabuleux voyage en ThaÏlande, c'est merveilleux toutes ces rencontres. Merci de nous le faire partager… avec humour !

  • #5

    Charlotte of London (jeudi, 30 mai 2013 18:16)

    Oh que j'ai ri mais que j'ai ri boudieu avec " tes jeux sans frontrieres" . As tu des photos de "mummy"?. Remarque cote chaussures j'avais moi aussi bien choisi pour la visite, au Vietnam d'une celebre Pagode et ses "perfumed gardens"; une paire de CLAQUETTE, ben oui, je pensais que la fameuse Pagode serait un temple au rez de.chaussee et bien non cette Pagoda est en fait un temple (en fait une cave avec une statue de Boudha) creuse dans la roche, accessible apres une "petite" grimpette d'une heure trente sur une pente boueuse et parsemee de rochers, cailloux. La descente fut memorablement rapdiiiiiiiiiiddddde Bisou