1

HelpX à Tigre

 

Ouah ! de la vinaigrette !!

... T'emballe pas mon ami...

 

 

Me voilà en Argentine, pays où je ne comptais pas vraiment aller il y a un an ou deux. A force d'en entendre parler par mon entourage, j'ai fini par avoir envie d'y aller, et voilà, j'y suis ! Le bus de nuit, du même acabit que celui que j'ai pris à São Paulo, m'emmène de Puerto Iguazu vers Buenos Aires, la capitale du pays, à 18h de route de là. Ça va, c'est pas loin... Mais avant de visiter la « Paris de l'Amérique latine » comme on l'appelle ici, je vais passer une petite semaine à Tigre, 30 km plus au nord, chez Cristobal et Florencia, un couple d'argentins qui m'accueillent chez eux dans le cadre d'un HelpX. Pourquoi cet arrêt d'une semaine ? Et bien, l'immersion est toujours une bonne opportunité de mieux connaître la population locale, et pour tout vous dire, je dois retrouver une fille à Buenos Aires qui est susceptible de faire une partie du voyage avec moi mais qui n'est pas dispo avant la semaine prochaine. Ça me permettra donc de « m'occuper » en attendant de pouvoir la rencontrer.

 

Après une longue nuit dans un bus un peu moins confortable que son homologue brésilien, me voilà arrivé à la capitale. Point le temps de visiter, je me dirige directement de la gare routière à la station de train, juste à côté, pour arriver jusqu'à Tigre, où Florencia, une jeune femme d'une trentaine d'années viens me récupérer pour m'emmener à son domicile. Là, je fais la connaissance de Cristobal et de leur petite fille de 4 ans, Delfina. Tous trois forment une petite famille vraiment adorable et on peut sentir le bonheur dans leur foyer.

 

Leur maison, justement, parlons-en. Elle se situe dans un vaste quartier résidentiel fermé, beaucoup plus grand que les résidences que nous avons en France et gardé par une société de sécurité privée qui patrouille jour et nuit. Il y a un étang artificiel auquel toutes les habitations ont accès directement depuis leurs jardins. Le grand luxe !! La maison de Cristobal et Florencia est toujours en construction et, même si elle est parfaitement habitable, nécessite encore pas mal de travaux extérieurs. Des ouvriers viennent du lundi au vendredi pour cimenter la terrasse et la piscine, plus quelques menus ouvrages électriques. Pourquoi demander une aide HelpX dans ce cas ? Pour l'échange culturel bien sûr !! Mes hôtes furent, en leur temps pas si lointain, des voyageurs eux aussi et ont pu expérimenter cette façon de rencontrer les gens du pays, si bien qu'ils ont décidés de s'inscrire en tant qu'hôtes à leur tour, pour continuer à voyager un peu, via les jeunes (ou moins jeunes) explorateurs qu'ils accueillent. À l'heure actuelle, ni Cristobal ni Florencia ne travaillent. Je ne sait pas vraiment comment ils font pour subvenir à leurs besoins en plus du prix de la construction (je n'ai pas osé leur demander) mais Christobal était pilote d'avion de ligne avant la naissance de leur petite, et Florencia est professeur de yoga mais elle attend un deuxième enfant et dois donc cesser ses activités pour un temps. Mais bon, tout ce petit monde respire le bonheur alors comment ne pas se sentir bien ? Et, cerise sur le gâteau, leur espagnol est pour moi très facile à comprendre, même si Cristobal à tendance à mâcher un peu ses mots.

 

Après une bonne nuit de sommeil (j'ai une chambre avec lit double pour moi tout seul!!) , il est temps de se mettre au travail !! Le petit déjeuner avalé, je me met en tenue et Cristobal m'explique ce qu'il attend de moi. Je dois creuser une tranchée sur le bord de la propriété pour déterrer le grillage qui s'est affaissé sous le poids de la terre. Facile ? Pas si sûr. La tâche n'est pas compliquée mais est demandeuse physiquement, d'autant plus que la terre sèche est pleine de racines qu'il faut arracher manuellement à chaque coup de pelle, en plus de la température qui commence à monter. Deux heures plus tard, j'ai déjà mal aux jambes et aux bras... Pas très glorieux tout ça...

 

Vers 15h30, c'est l'heure de manger. Enfin ! Je n'en pouvais plus et j'avais trop faim. Ce midi, on mange avec les ouvriers. Ils ont préparés un grand Choripan. Késséssé ? Et bien c'est un des plats les plus populaires d'Argentine. Ce sont des grosses saucisses cuites dans une sauce tomate avec, ail, oignons, herbes etc... (chacun a sa recette) et que l'on mange dans des pains ressemblants à des mini-baguettes. On peut trouver des Choripans (dont le nom vient de « Chorizo », saucisse et « pan », pain) partout dans le pays et sous différentes formes. De la simple saucisse grillée dans un pain coupé en deux que l'on trouve dans les rues aux ragoûts mijotés pendant des heures des restaurants en passant par de délicieux asados (barbecues). Aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir goûter à un bon plat mijoté avec amour par les ouvriers du chantiers, des gars un peu bourrus mais bon vivant et très sympas. Le repas est tout simplement délicieux et le compliment leur va droit au cœur venant d'un français. Je découvrirai au cours de mon séjour que nous autres, français, avons très bonne réputation ici pour diverses raisons, la cuisine en faisant évidemment partie. Pour accompagner ce plat national, les travailleurs se partagent une boisson locale (que l'on trouve également en Espagne d'ailleurs) qui est un mélange, à dose égale, de coca et de vin rouge. La mixture est servie dans une demi bouteille en plastique couverte de plâtre à laquelle tout le monde boit. Ils n'ont visiblement pas peur de se couper les lèvres sur le plastique et de toute façon, vu l'état de leur bouche, on se dit qu'ils ne sont plus à ça près... Lorsque le calice improvisé arrive jusqu'à moi je vous avoue que j'ai un peu hésité avant d'en approcher mon visage... D'une part pour le mélange vin-coca qui ne me fait pas du tout envie, et d'autre part pour le côté hygiène douteuse au vu des mains encore pleines de ciments qui empoignent la bouteille. Et je vous parle même pas des dentitions de certains... Mais bon, pas de chichis, faut pas mourir idiot ni frustrer les locaux qui vous offrent si généreusement de découvrir leur mode de vie (ce pour quoi je suis là d'ailleurs), on goutte ! Et finalement, ce n'est pas si mauvais. C'est certes plutôt incongru comme mélange mais loin de ce que j'avais imaginé. J'en reprendrai même un verre ! Mais pas plus non plus hein, je ne tiens pas à être déjà rapatrié pour cause d'infection buccale... M'enfin, c'était un merveilleux repas en compagnie de merveilleuses personnes !

 

Le soir, Florencia avait préparé une salade verte. Elle me demande avec gentillesse si je veux rajouter quelque chose dedans et je lui propose de faire une vinaigrette toute simple. Là, ses yeux se mettent à briller et Cristobal renchérit en me disant « oooooh, tu vas nous faire la fameuse vinaigrette ? »

 

Euh... Oui les gars mais on s'excite pas trop hein, c'est juste une vinaigrette... Bref, je fais donc ma petite sauce que j'ajoute à la salade avec quelques morceaux de pommes. J'ai l'impression d'avoir transformé leur repas tellement ils n'arrêtent pas de dire « ouah cette sauce transforme la salade !! Et les pommes c'est une excelleeeeeeente idée !! » … Heu... Content d'avoir pu rendre service...

 

A partir de ce moment-là, le couple va beaucoup plus s'intéresser à mes « talents » de cuisinier qu'à mes petits bras pas très musclés. Étant français, la réputation de cuistots qui nous colle à la peau à l'étranger doit y être pour quelque chose. Mais je ne vous cache pas que ça m'arrange aussi. Je préfère de loin cuisiner pour mes hôtes que creuser des trous en plein cagnard. Aussi, à chaque repas, Florencia demande les « suggestions du chef ». Ça me fait plutôt sourire de me retrouver dans le rôle du chef de la maison. Même si j'aime bien faire la popote de temps en temps, je suis loin d'avoir de réelles compétences en la matière. Mais bon, c'est ça ou les trous alors y'a pas photo !

 

L'avant-dernier soir, Cristobal nous prépare un Asado (barbecue argentin) ! Le premier depuis mon arrivée en Amérique latine. Je vais enfin pouvoir goûter la viande si réputée ici ! Aujourd'hui nous avons droit à un bon morceau de bœuf ! Miam ! La viande est parfumée et délicieuse ! Un vrai régal !

 

Mon HelpX se termine au bout d'une semaine bien tranquille en compagnie d'une petite famille argentine fort sympathique. Ce fut mon premier vrai contact avec les argentins et il faut avouer que culturellement ce n'est pas hyper dépaysant. On entend beaucoup dire que l'Argentine est le pays d'Amérique latine le plus « européanisé » et il est vrai qu'on ne se sent pas plongé dans une culture très différente. Mais bon, ce n'est qu'un premier coup d'oeil, il ne faut pas trop s'y fier. Demain, je vais sur Buenos Aires, la Paris du continent sud-américain comme ils l'appellent ici.

 

 

2

Paris en Amérique

 

Anculééééééééééééééééééééééé !!!

(non, non ce n'est pas une insulte...)

 

 Me voici à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine ! Cette ville est également appelée la « Paris d'Amérique du sud » dû à son architecture s'inspirant de plusieurs villes européennes dont la capitale française figure parmi les plus importantes. Lorsque Buenos Aires se développa, les argentins accordaient (et accordent aujourd'hui encore) beaucoup de crédit à la France et à l'Italie qui représentaient pour eux respectivement bonne éducation et arts. On trouve donc beaucoup de références à ces deux pays comme certains bâtiments au style très « haussmannien ».

 

A mon arrivée, je dois retrouver Pablo, un homme qui a gentiment proposé de m'héberger en couchsurfing sur Buenos Aires. Mon hôte est un bon gars mais il va vite me foutre le bourdon. D'abord, il est un peu paranoïaque. Il se méfie de tout et de tout le monde, il va jusqu'à changer de trottoir lorsqu'il voit quelqu'un dont la tête ne lui revient pas. Ensuite, il est légèrement antipathique sur les bords. Il passera une bonne heure à vouloir me prouver par A+B que j'ai complètement loupé ma visite des chutes d'Iguaçu en ne faisant que le côté brésilien. Merci de me casser mon délire mec... Lorsqu'il me propose de sortir pour nous promener, j'accepte évidement avec plaisir. Mais lorsque je le vois s'habiller comme pour courir le cent mètres, je me demande ce qu'il entend par « promenade ». En effet, le bonhomme est plutôt parti pour faire son heure de sport quotidienne et marche à une allure tellement soutenue que j'ai du mal à le suivre (il fait plus de deux mètres en même temps). Bref, je n'aime pas trop faire ça mais je ne me voyais vraiment pas passer mes trois ou quatre jours ici avec lui. J'ai donc inventé une excuse bidon pour partir le lendemain matin. C'est moche, je sais... Mais bon, je veux kiffer ma life moi !! bref, je trouve donc un petit hôtel sur internet avant de quitter les lieux.

 

L'auberge de jeunesse dans laquelle je dors est située en plein centre-ville, pas loin des fameux quartiers de San Telmo, connu pour ses danseurs de tango et La Boca, réputé pour ses graffitis et son club de foot, dans lequel jouait autrefois la légende vivante qu'est Maradona. Dans cet hôtel, je rencontre Loïc, un grenoblois avec qui je partage la chambre, Vicky et Betu, deux argentines venues de Cordoba pour quelques jours avec leur cousin Gabriel et deux autres français, Hugo et Gaëtan, en voyage avant d'entamer un Erasmus de six mois en Uruguay.

 

Le premier jour, je visite donc le quartier de La Boca en compagnie de Loïc. Ce quartier est très touristique avec restos, bars et boutiques de souvenirs un peu partout. Des statues de Maradona et du pape Benoît XVI trônent à tous les coins de rues. Il y a même un sosie du joueur de foot qui propose de prendre des photos avec lui !! Mais ce qu'il faut retenir de ce lieu, ce sont les couleurs de ses maisons, les peintures sur les murs, la vue des premiers danseurs de tango qui animent les terrasses des restaurants. Les façades sont vertes clair, puis roses, puis bleues, jaunes, oranges et ainsi de suite, vous entraînant dans un monde multicolore sur quelques rues. Nous irons également jusqu'à San Telmo, sur une place, observant les danseurs de tango en sirotant un (ou deux) verre(s). La technicité de cette danse est remarquable. Les enchaînements sont très complexes et les pas très précis. Accompagnés d'une musique envoûtante, c'est un régal à regarder !

 

Comme beaucoup de grande ville, Buenos Aires propose des « free walking tours », des visites de la ville en compagnie de guides dont le principe est de donner le montant que vous jugez approprié à la fin de la visite. La promenade dure environ trois heures et demie. Je choisi la balade en espagnol, histoire de pratiquer un peu la langue. L'anglais était aussi possible avec un autre guide mais, tout à fait entre nous, la guide espagnole avait l'air beauuuuuuuucoup plus professionnelle que le gars qui s'occupait des anglophones ;) !! Les informations sont très intéressantes mais suivre la balade en espagnol me demande beaucoup de concentration et je finirai par lâcher l'affaire, lors de l'explication des stratégies militaires aéronavales. Le tour fut cependant très intéressant et enrichissant.

 

Le dimanche, c'est le jour de la feria de San Telmo. Je ne fais pas ici mention d'une fête autour de la tauromachie ou de la sangria mais d'un marché à ciel ouvert. Celui-ci est très réputé et s'étend sur environ 1 kilomètre. On y trouve principalement de l'artisanat local, comme ces matés. Le maté, c'est la boisson nationale ! C'est une sorte de thé qui se boit dans une petite calebasse coupée en deux. On la remplie à ras-bord d'herbe à maté puis on ajoute de l'eau chaude par dessus et on boit à l'aide d'une paille métallique nommée « bombilla ». ce breuvage est extrêmement répandu dans tout le pays et se boit à n'importe quelle heure, à l'instar du Chaï en Inde. La calebasse passe de main en main et le thé se partage entre tous. Au détour d'une rue nous tomberons sur un bar français, où nous nous ferons un devoir de faire goûter le ricard à nos amis argentins qui ne tomberons pas spécialement amoureux de la boisson marseillaise. Les asados se trouvent un peu partout et nous profiterons d'un bon morceau de viande grillée devant un concert de rock. La journée est parfaite malgré les 43°C qui cognent sévèrement.

 

Trois jours passés entre visites, barbecue, soirées bien arrosées sur le toit de l’hôtel, cours d'insultes multilingues (Betu passera ses soirées à gueuler « Enculéééééééé » sur tous ceux qui auront le malheur de croiser sa route) et cours de cumbia (danse latine) dispensé par les argentines avec une super petite équipe. Trois jours au top !!

 

 Après une longue réflexion, j'abandonne finalement l'idée d'aller jusqu'à Ushuaïa en stop, mon budget ne me le permettant pas et décide plutôt de m'arrêter quelques 1200 kilomètres plus bas, à Puerto Madryn, pour visiter la péninsule de Valdès, réputée pour la variété de sa faune, entre lions de mer, guanacos (cousin du lama) et pingouins entre autres. Ça me fera encore 14 heures de bus mais bon, je me suis fait à l'idée maintenant. Aller, c'est parti ! Après ces trois jours sur la capitale, la barre est placée haute !! On the road again !

 

3

Semaine en demi-teinte

 

Pas d'sous ? Pas d'problèmes !!! ... Ah si en fait...

 

Je quitte Buenos Aires, des souvenirs pleins la tête et me dis que j'ai placé la barre assez haute pour la suite de l'aventure. Mais comparons ce qui est comparable. Je me dirige actuellement vers Puerto Madryn, ville depuis laquelle je pourrais accéder à la péninsule de Valdès, à environ 1200 kilomètres au sud de la capitale. J'avais initialement dans l'idée d'y rencontrer des voyageurs qui voudraient bien partager les frais d'une location de voiture, assez chère, mais je n'ai finalement trouvé personne et dû me résoudre à prendre une excursion à la journée comme tout le monde.

 

 

 

Je passe sur la ville en elle-même car Puerto Madryn est vraiment moche et inintéressante. Les rues sont très sales et pas entretenues, les maisons sont toutes cassées quelque part et l'ensemble forme un grand souk de galeries et de grandes surfaces. Bien pour faire du shopping mais sans plus. Je passe la nuit dans une auberge de jeunesse et pars le lendemain matin en mini-bus en direction de la péninsule de Valdès qui, dit-on, regroupe une faune assez impressionnante. Lions de mer, éléphants de mer, pingouins, orques, dauphins, guanacos (cousin du lama), diverses espèces d'oiseaux et même, lorsque la saison est la bonne, des baleines à bosses (mais malheureusement pour moi, j'arrive un mois en retard). Il faut bien évidemment avoir de la chance pour voir tous ces animaux, même si certains d'entre eux, en période de reproduction, sont présents en très grand nombre sur les plages, tels que les lions de mer et les pingouins. La météo n'est pas vraiment au rendez-vous et il pleut à certains moments. J'aurai tout de même l'occasion de voir quelques guanacos, des oiseaux et surtout une grande colonie de lions de mer et une autre de pingouins. Les arrêts sont cependant rapides et dénués d'intérêt si on exclu le fait de voir les animaux puisque aucune information n'est donnée sur leur migration ou leur reproduction... A midi la visite est terminée et nous nous arrêtons presque trois heures dans un petit port pleins de restos à touristes. Cet arrêt me fait un peu râler pour deux raisons : d'abord parce que je suis français, donc j'aime ça, et ensuite parce que ça fait beaucoup de temps juste pour manger et qu'on aurait pu en passer plus sur la péninsule à chercher des animaux, surtout pour une excursion « à la journée » très chère, qui finit en réalité à midi. J'ai un peu les boules...

 

Le soir même, désireux d'oublier la déception de la péninsule de Valdès, je prend un bus de nuit qui me conduira jusqu'à Bariloche. Ce transport me fait traverser le pays d'Est en Ouest, jusqu'à la cordillère des Andes qui marque la séparation avec le Chili. On m'avait indiqué cet endroit comme incontournable alors allons-y. J'arrive dans un camping un peu paumé (je me suis acheté une petite tente à Puerto Madryn pour m'essayer aux joies du sac de couchage en pleine nature) mais l'endroit semble magnifique. Malheureusement, je me suis mal renseigné sur les températures et l'humidité et le froid (ouais, c'était une tente de merde pas chère) m’empêcheront de fermer l’œil de la nuit. Je me retrouve le matin, trempé, transi de froid et je ne me sens pas de partir en randonnée à l'aveuglette aujourd'hui. Je passe donc la journée à tenter de retirer quelques sous (oui ça à l'air facile comme ça, mais en fait, non) et à trouver une auberge pour la nuit. Non parce que là, la tente c'est mort... En me promenant un peu, je me rends compte que pour apprécier Bariloche et ses environs, il faut prévoir son planning de rando un peu à l'avance et être un minimum équipé, ce qui n'est pas du tout mon cas... J'ai un peu le moral au fond des chaussettes après ces deux échecs de suite et je constate en même temps que mon budget continue de s'envoler malgré mes précautions (quoique acheter une tente pour une nuit c'était peut-être pas l'idée du siècle non plus). Il faut que je remonte la pente moralistique et vite !! J'ai donc eu une idée de génie pour combiner économies et aventure : faire 1400 kilomètres en auto-stop jusqu'à Mendoza, plus au Nord. Je me met donc au bord de la route, le pouce en l'air en espérant qu'une voiture du flot incessant de véhicule s'arrêtera. Il paraît que le stop marche super bien en Argentine et tout particulièrement dans cette région. Sauf qu'au bout de quatre heures à faire du pouce, le bilan est pauvre : 20 kilomètres et des coups de soleils plein les bras. Dépité, je décide de retourner à Bariloche (et même là, j'ai réussi à galérer). Ma fierté en à pris un coup. Je décide donc de prendre le prochain bus pour Santiago, au Chili. Bah ouais, on change de plan.

 

Le lendemain après-midi, je pars donc pour la capitale chilienne. Le trajet passe à travers les magnifiques montagnes des Andes avec un long stop à la frontière où le bus est vidé de ses passagers et de leurs sacs qui sont inspectés et reniflés par les chiens. Rien ne passe, pas même une pomme ! Après je ne sais plus combien d'heures de route (j'ai arrêté de compter mais en général c'est entre 18 et 24 heures) j'arrive à Santiago. De là, le programme est plutôt compliqué (quatre jours entre Santiago et Valparaiso, puis retour en Argentine, à Mendoza, puis remonter l'argentine, puis repasser au Chili à San Pedro de Atacama) mais ce dernier va être plutôt simplifié. En effet, pour éviter de me faire avoir, je pensais réserver de suite mon billet pour Mendoza. Sauf que non. Des éboulements ayant eu lieux sur la route, l'accès Santiago-Mendoza est temporairement fermé. « Revenez plus tard »... Bon ok. C'est pas grave. C'est peut-être un signe (et pourtant je crois vraiment pas à ces trucs-là moi) mais bon, on verra plus tard... J'ai besoin de déconnecter avec la semaine passée et de profiter de nouveau du voyage. Welcome to Chile !!!

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Le father (lundi, 29 février 2016 14:02)

    Très sympathique compte-rendu de cette première semaine, qui m'as mis l'eau à la bouche. A ton retour, tu seras bien évidemment mis à l'épreuve de la cuisine argentine. N'oublie jamais d'ouvrir les yeux et les oreilles, et de faire marcher ton appareil photo. Je trouve qu'il n'y en a pas beaucoup. Peut-être le temps ne s'y prête-t-il pas trop? J'ai remarqué de belles argentines............